VTT en Cévennes Lozériennes: 6 et 7 septembre 2008 

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     Septembre sonne à la porte, avec lui retour des mois en « bre », retour de vacances, rentrées et reprise de travail pour ceux du moins qui sont encore en phase active. Mais comme voici bien une quinzaine d’années, un petit ballon d’oxygène arrive à point nommé à cette époque de l’année : les gais lurons et luronnes constituant un petit groupe sudiste – mais pas extrémiste - se retrouvent pour aller valider, confirmer ou découvrir de nouveaux cols, car la chasse aussi est ouverte, je dirai même plus, elle continue pour tous ceux qui émargent à la confrérie des cent cols. Mais cet argument n’est qu’un prétexte pour des réjouissances faites autour de belles promenades, autour de tablées généreuses en alcools et en liqueurs, en un lieu chaque fois différent.

    La liste des sites potentiels n’est pas inépuisable, extensible à  l’infini, même si on pourrait dénicher des endroits pas possibles, y compris à l’étranger (que ne ferait-on pas pour glaner des ensellements insolites, singuliers, écartés ?), mais force est de reconnaître que notre rayon d’action atteint au mieux les 400km, ce qui n’est pas rien lorsqu’il faut se coltiner la voiture au tarif où est grimpée l’essence.

     Passons sur ces basses raisons matérielles ou financières, le pur bonheur est chaque fois au rendez-vous de ces mini aventures en terrain escarpé, broussailleux, forestier ou vallonné.

     Jean Pierre nous convie chez Annabel et Luc Chauvet au cœur des Cévennes Lozériennes, à Cassagnas, sur le parcours d’un prédécesseur illustre : Stevenson, qui a su se faire un nom dans le coin et dans la littérature.

Sur viaduc de Cassagnas Col de la Pierre Plantée (861 m)

     Je ne sais si nous fûmes la trentaine, en dépit de l’absence de certains couples habitués (Alain et Chantal, Jean Michel et Christine), ou de certains auvergnats (Jeannot et Georges), périgourdins (Philippe, Claude) ou catalans (Martial), la relève était assurée en quelque sorte : Pierre et sa môme (qui nous interpréta si bien Piaf), Christophe, discrètement venu à notre groupe, Germain descendu tout droit de sa Belgique avec sa tendre moitié, sans compter les frères Faivre qui doivent se sentir plus libres depuis qu’ils jouissent de la retraite.

Poussage vers le Col des Tours (1015 m) Col des Hauts de St Privat (730 m)

     La retraite a du bon, même pour certains qui n’en sont pas loin mais qui sont encore sur l’autre bord : cette année et pour la première fois en effet, une majorité restera pour prolonger (jamais deux sans trois) le séjour par une magistrale journée de lundi. Il faudra en ce qui me concerne rester patient pour bénéficier de ce privilège. Les Xavier, Jean Marc et Victor qui détalèrent dans l’après midi de dimanche faisaient figure d’exception à une nouvelle règle qui pourrait bien s’instaurer dorénavant. Les minoritaires ne seront plus les quelques veinards, mais bien les frustrés du troisième jour ! Voilà comment s’inversent les tendances 

La magistrale journée de lundi

La retraite est là et l’âge aussi, les parcours ménagent les jambes et le cœur des uns et des autres, on est plus près des 50- 60 Km à la journée que de la centaine galopante par monts et par vaux.

     Nous évoluons dans un mouchoir de poche et pourtant les paysages s’offrent en grand format, l’évasion vaste est garantie et les cols même ne manquent pas, plus de quinze le samedi, la moitié moins dimanche, quant à lundi, je ne sais ce que Jean Pierre a dû dénicher du côté du Sapet, mais la panoplie a bien dû être complétée.

Pause pique nique à Masmin Dans le Col du Bougès (1308 m)
Retour à Cassagnas sous l'averse

      Certes nous fûmes mêlés au ballet des 4 x 4 et à la partie de chasse que s’octroyaient les amis de Diane sur le territoire réservé du Parc National des Cévennes, mais jamais nous ne fûmes à aucun moment pris pour des sangliers poussant leur hure dans les fourrés. Un vent furieux et rafraîchi, un soleil éclatant suivront dimanche la petite rincée de la veille où nous terminâmes dégoulinants et avec des freins approximatifs la plongée depuis un col de Bougès perdu dans la forêt. Nous passâmes ainsi des trente degrés poisseux à un petit vingt secoué du vent du nord, marquant le virage dans la saison estivale. Les champignons arrivent, nous en avons perçu de beaux spécimens dans les paniers de cueilleurs au col de la Croix de Berthel, en plaine aussi la vendange avance, et le melon que nous dégustâmes en apéritif fut peut être un des derniers de l’été.

Sous le soleil de Magistavol Au dessus de Magistavol

    Il est paraît-il tombé des trombes d’eau et des éclairs du côté de la Drôme et de l’Ardèche, nous l’aurons échappé belle, notre plaisir n’aura pas été gâché ! Je saurai dorénavant où trouver le « migou », ce fameux crottin de brebis qui paraît-t-il est un des meilleurs engrais pour le jardin : il suffit de monter à l’antenne au dessus de Magistavol, c’est un tertre panoramique exceptionnel devenu parking goudronné d’excréments prêts à l’emploi si j’ose dire.

Grimpée au Signal (972 m) de Barre-des-Cévennes Glissade vers Vergougnous

     Il fallait bien que Kikou trouvât à employer son savoir faire, il ne vient pas que pour grappiller du col ou nous arroser de blanquette, il faut aussi qu’il sorte sa boîte à outils, sa trousse de dépannage (même que j’ai dû lui passer mes fers pour défaire un pneu récalcitrant dans sa jante, la mienne pardi). Une ronce vagabonde longue comme une liane d’Amazonie s’est dévouée pour attraper le dérailleur de Chantal, faire valser la chaîne et tordre la fourche du pourtant robuste vélo. En un rien de temps, chrono et photos à l’appui, la mécanique bloquée rentra dans l’ordre sous les mains magiques du pittoresque Gavatch.

Vers le Col de la Pierre Plantée (891 m) Bois du Col de la Vergnasse (966 m)
Près du Col des Abeilles (984 m)

      Les marcheurs en itinérance vers St Jean du Gard ou le Monestier sur Gazeille (points de chute ou de départ de la randonnée de Stevenson) ne furent pas peu surpris de l’ambiance menée par le groupe déluré : Marjorie alias Barbara pourra en témoigner, qui goûta à notre « soleil comme ça » et à notre pétillant de Limoux. Elle pourra le raconter dans ses veillées de Washington, de Finlande, de Suède ou de Norvège, à moins que ce ne soit de France !

     Limoux, té ! C’est là qu’est fixé notre prochain rendez-vous, les porteurs de carabène n’ont qu’à bien se tenir, et les faiseurs de fricassée ont intérêt à nous préparer une bonne marmite !

           Victor, le vrai-faux détrousseur de cols

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