RATABOUILLADE à
Hauteville-Lompnès organisée par Régis Paraz du 09 au 11 septembre |
C'est le centre Boostcenter, situé à
Hauteville-Lompnès dans l'Ain, et choisi par Régis, qui nous a accueilli
pourr cette 55e Ratabouillade. Un grand merci à Régis pour avoir organisé
cette nouvelle rencontre. A cette occasion nous avons eu le plaisir d'accueillir et de rouler avec deux nouveaux venus: Alain Guillaud-Bachet et Fabien Savouroux. |
Voir le reportage photos d'Alain: https://photos.app.goo.gl/2jercKiz4pyqZRpt5 |
Compte-rendu de Victor Sieso: La Ratabouillade estivale, du 8 au 12 septembre 2024: Oui, c’est vrai, j’avais du rater un épisode, je ne savais plus les dates exactes retenues pour ce 55°épisode entre nous, ceux qui restons parties prenantes de ces escapades évasions en quête de cols et d’ambiances inopinées. Mais Régis le maître concepteur proposant a rétabli les données exactes que j’avais peut-être négligées :le rendez-vous au Boost Center, 185 chemin des Lésines à Hauteville- Lompnès dans l’Ain, c’étaitdès dimanche 8 septembre, et pour 4 nuits, avec à la clé quatre ou cinq virées dont les itinéraires fournis par courriel m’ont vaguement rappelé des endroits découverts voici trente ou quarante ans, bcmf, diagonale, voyage solo en France… 55° Ratabouillade donc, mieux que Patrick Plaine avec ses 52 diagonales : on pourrait dire que le collectif l’emporte sur l’individuel ! Mais comparaison n’est pas raison, au moins l’occasion de citer un cyclotouriste emporté par accident, un rouleur outrancier, extravagant dont j’ignore d’ailleurs s’il émargeait à la confrérie des Cent Cols. 1994 – 2024, trente ans depuis Tende, voici donc venu le temps des dinosaures (pour les mammouths et les cathédrales, ce sera une autre fois), les croulants alertes qui ne démordent pas, qui ne raccrochent pas, qui persistent et signent dans leurs explorations et propositions, à partager entre tous. Cette fois les tous ce sera 18, les habitués, les fidèles, je devrais dire presque tous… Trente ans, ça passe vite, une génération et même plus, nous étions la dizaine au début, nous fûmes près de la trentaine en certaines occasions, alpines ou Pyrénéennes, nous stagnons autour de la vingtaine, on s’autorégule en quelque sorte. Une manière de voir les choses. Nous voilà en effet facétieusement étiquetés par Régis et son acolyte savoyard Benoît sous le signe des ères englouties, révolues, éloignées, ensevelies, sédimentées. Le temps file, les continents bougent, les dinosaures ont existé, il en reste des fossiles (plus ceux à exhumer pas encore au jour), et les oiseaux. Régis nous assigne dans son Jurassic Park, ce qui fait de nous des illustres anciens d’âge canonique, des millions d’années, des dizaines, des centaines de millions d’années. Ces grands reptiles agiles au sol ont fouillé la jungle de leur époque (bien qu’il y en eut des marins), comme nous avons cherché dans les hautes herbes ou entre les résineux notre nourriture à nous ; les cols, toujours des cols, encore des cols, des plus petits, des plus cachés, des plus modestes, jusqu’aux routiers fastoches, roulants, empruntés par l’auto, le camion. Les dinosaures sortaient des eaux pour gagner des terres émergées, nous avons quitté les terres desséchées du sud pour pénétrer dans la mouillure de la forêt. Des 21 noms mentionnés en latin dont nous fûmes malicieusement affublés, j’avoue ne pas avoir trouvé les branches conduisant au Diloplosaure, ni celle du Dodo, pas plus que celle de la Taupe ; Pierre, Norbert ou Yoyo sauront nous expliquer leur rameau ancestral. Quant au Patagopterix, peut-être un mutant, il était bien présent au Boost Center avec sa récolte de miel nouveau. Il resterait de la place pour Conchoraptor, des oviraptoridés, des titanisauridés, des dinoplodons, les gros et des minces, des herbivores et des carnivores, qui sait des omnivores et des végans, des ovipares et des à plumes. On dit qu’ils avaient disparu parce que trop grands pour être admis dans l’Arche de Noé (oh la discrimination !), ils ont été plutôt remplacés, les quadrupèdes à poils sont arrivés, et d’ailleurs le mammouth laineux Alain qui était là pourrait le confirmer. Steven Spielberg a sorti son film Jurassic Park en 1993, on était dans la continuité, dès septembre 1994, ses dinosaures avaient fait des petits, certains s’en souviennent ! Sauf que les engins qui nous portent évoluent aussi, voici venus le temps des électriques, électroniques, nucléaires, atomiques, ce sera la course aux armements, mais pour la bonne cause, crapahuter encore et encore, tant que le terrain sera libre, ouvert, accessible. Mais notons que la majorité d’entre nous reste encore mue par lesmuscles, celles –ci et ceux-là seront-ils bientôt les électrons libres minoritaires ? Comme un poisson dans l’eau ! Régis le régisseur de ces aventures jurassiennes et jurassiques a bien pris soin de faire suivre deux vélos, le standard à propulsion musculaire, le sophistiqué assisté électriquement, dont il nous serina, pour ce dernier modèle, qu’il s’en servirait le cas échéant, or il mènera son troupeau de dupes only juché sur l’engin emprunté nous dit-il, à l’un de ses neveux. Tout compte fait, cela fut bien pratique pour gérer les itinéraires pas toujours évidents au niveau des croisements, des clairières, des sous-bois encombrés, des transformations paysagères dues à l’exploitation forestière, à l’utilisation des terres (ou à leur abandon). La mêlée compacte d’antan s’effiloche, c’est entendu, mais ça n’est pas la débandade, tout le monde présent roulera, sur goudron, piste, chemin ou sente. On a chargé sous la flotte, trip dans la boue, la gadoue (on a vu pire), le côté sauvage rugueux était là, mais qu’importe, la charge était positive ! On pourrait presque dire qu’on se décape de nos crasses par les vertus du grand air. Francis, un des derniers grands navigateurs cyclotouristes profite des forces de son âge, il roule encore et toujours tous azimuts, il quittera le centre le dernier jour pour aller confier sa randonneuse toute récente à son fabricant pour quelque vice de forme. Consultant mes cahiers de trente ans, je constate en effet que j’avais approché ce coin du Bugey, un bcmf du pays haut, un 2 août 1987, avec le col de la Biche, le grand Colombier, le Pisseloup, le Cuvery, que j’avais totalement oubliés : ce souvenir me fait une belle jambe ! Diner de dinos...saures Remontons le fil des événements, rapportés ici par votre serviteur d’Aniane dans l’Hérault : Fin brusque en remontant vers Hauteville de la calcination de chaleur : fin de l’été monstrueux, même si l’équinoxe n’est pas franchi, qu’il restera bien une queue de fournaise, une dernière brûlure du soleil. Le contraste est net, marqué. Mise en jambe du dimanche après midi, Bernard qui nous a conduits (Jean-Marie et moi) royalement au point de chute propose de nous dégourdir les gambettes sur un parcours routier de 22 km, qui ira glaner le col de la Lèbe, non prévu par Régis. Milou toujours fringant se joindra au trio montpelliérain pour l’occasion. La pluie nous épargnera, mais le ciel tout gris n’était pas loin de lâcher ses gouttes. Changement de temps, changement de décor. Ratamouillade plus que ratabouillade dira l’un d’entre nous, et c’est vrai. « Herbivores » cherchant calories Lundi 9, nous ne serons que 8 à rouler, circuit modifiéen partie pour s’épargner trop de flotte et deboue, un peu plus de 50 bornes sur des chaussées détrempées de l’Ain, vaine attente d’une éclaircie, haine va-t-en savoir de Régis et Pascal qui avaient peaufiné les détails. Nos accoutrements anti-flotte montrent leur limite, nous arriverons tous empesés des pieds à la tête. La mise en bouche fut arrosée, avec des horizons sales sur un vent incertain. Francis le baroudeur en furetant de son côté nous dénichera une baraque forestière providentielle pour la halte avec repas tiré du sac. Régis qui n’a peut-être pas assez appuyé sur ses jambes finira quasi indisposé et tremblotant, revers de l’assistance électrique ? Le terrain est un test pour le matériel : Francis verra son pneu arrière se déchirer, histoire de jante fendue, de gomme bas de gamme ? Demain ce sera Fabien, le nouveau venu invité par Régis, qui s’est fait prêter un vtt de fortune, à faire couiner la patte du dérailleur, alors qu’Alain devra contrôler un guidon flottant. Il est heureux qu’en dépit de passages « collants », personne ne percera. Ce soir, je garde la goutte au nez malgré unepromenade furtive en ville abrité sous un pépin d’emprunt. Alain et Monique, des amis connus de Régis, nous feront l’honneur d’un apéritif en leur maison de Cormaranche tout près de notre centre d’accueil. Chardonnay, liqueur italienne,petits fours maison, on serait bien restés davantage mais on était attendus pour 19 h à la cantine du Boost Center! La journée du mardi 10 septembre va rattraper le séjour globalement bien trop humide et de ciel triste. Avec 50 km et 1000 m de montées (autant de descente), on aura loisir de rouler avec du bleu à l’horizon, du soleil dans les prés, du coup on sera 16 à rouler, effectif quasi complet, depuis les hauteurs de la station d’Hautonnes (1010 m), sur une succession des rampaillons, de pistes mais un dernier km merdique (dixit Régis). Francis qui de bon matin est allé remonter un pneumatique chez le vélociste local nous rejoindra au col 1174 m ; Crêt du Nu et plateau du Retord, nous y voilà, les vieux souvenirs quasi estompés refont surface. L’Alain de Cormaranche, le local de l’étape, nous accompagnera au long dujour, non sur VTT-AE comme je croyais, mais sur engin classique à pousser avec ses jarrets. Chantal pâtira de crampes, encore une facétie des deux roues à batterie ? Nous n’aurons plus le temps de faire halte en la fromagerie fruitière de Brenod, il est déjà 17 h 45 quand nous échouons au parking, mais si le Beaufort est à 13 euros le kg, selon Francis qui a pu faire détour et emplettes là bas, nous irons aussi avant la fin du séjour, nous pourvoir de quelques jolis morceaux de cette pâte plus ou moins molle élaborée en cette fruitière point de vente. Les vélos empastagués, on verra demain ; nous attendent la cantine chaude et la grolle parfumée, un incontournable de nos réunions bisannuelles. Pas le Retord, mais plateau avant col de la Cheminée On roule moins qu’avant, distances et dénivelés adjugés dans nos présentes journées sont à l’avenant de nos âges, il n’empêche qu’avec la formule prolongée qui fait passer le séjour du simple au double en prolongeant dans la semaine, on n’a rien à envier à ce que nous abattions au début des années 2000. A cela est venu se greffer la possibilité de rouler sur route pour celui ou celle que l’exercice du vtt en terrain peu commode rebute. C’est ainsi que les journées du mercredi 11 et du jeudi 12 nous virent prolonger nos visites vers les forêts sombres, dégoulinantes et brumeuses aussi bien que vers les collines fraîches, riantes et ensoleillées. Le troisième âge finit par retrouver une seconde jeunesse en quelque sorte. Je ne sais plus si les cols prévus ont été parcourus, il n’en manquait pas : est-ce près du Bérentin qu’on a pique-niqué tout contre les vaches tarines ? Comment ne pas confondre le Cuvillat avec le Cuvery, quand on n’est pas du coin ? C’est peut-être bien la première fois que des golets s’inscrivent sur les tracés, ou alors j’ai oublié : Sublet, Charbonnier, Thioux, et surtout le golet de Vaux qui nous donna du fil à retordre (il manquait non les sécateurs de Pierre mais la tronçonneuse du bûcheron !) Pas le Bugarach ennuagé mais le Mont Blanc ! Chacun regagnera son logis, embarquant par devers soi de belles parts de fromage, celui du pays, le fruité comté, aussi du bleu de Gex et du Morbier du Jura tout voisin, et même du miel de Milou, grands ou petits pots car cette année les abeilles ont bien travaillé. Faudra quand même songer à lessiver le vélo rechargé tout crotté dans les soutes des autos. Claude l’Auvergnat prendra le relais pour mars prochain, il nous promet du musclé là bas dans le massif des Maures, ce sera à Collobrières. Je vois d’ici le groupe des colibris s’escrimant élégants entre pinèdes, mer bleue et rocs rouges… Post scriptum : pour ce séjour, ils furent remarqués par leur absence, ils auraient presque pu venir, mais les piliers que sont Michel, Martine, Jacques ont déclaré forfait, par prudence, le corps des uns a ses raisons que la raison ne connaît pas, pour paraphraser un autre célèbre quasi auvergnat (parprocuration), Blaise Pascal, oui, celui qui eut l’idéede mesurer la différence de pression entre le Puy de Dôme (1465 m) et la ville qu’il domine, chef lieu du département de même nom. Post scriptum bis : le Boost Center proposait du training avec coach diplômé, c’est vrai, nous avons eu un Régis qui s’est démené tous azimuts rien que pour nous ; Le Boost Center optimise la performance : vu que mon compteur ne marche plus, que je n’ai pas de montre, ni de cardio- fréquencemètre, j’aurais du mal à réfuter ou approuver ! Le Boost Center offre de quoi présenter des conférences : la planification, c’était les cartes et les gps, la nutrition, bon je ne dirai rien sur nos apéros maousses… Quant à l’étude posturale, l’optimisation de l’aérodynamisme, les tests de puissance et de métabolisme, la préparation mentale, chacun savait à quoi s’en tenir : place aux jeunes en quelque en quelque sorte, les futurs vieux que nous avons vus ont pu remarquer la présence des jeunes que nous avons été ! Formation pratique sur le terrain (les préceptes du Boost Center sont dans nos gènes!) |